Critiqué de toutes parts en France après la déroute face à la Croatie (0-2), Mattéo Guendouzi est retourné en Italie où le discours est radicalement différent. À Rome, le milieu de terrain de la Lazio est vu comme un cadre, un leader et même une référence du football moderne. Une dissonance de perception flagrante, qui interroge sur le regard porté sur les profils "non-spectaculaires" dans le football français.
Un match raté… mais pas isolé
Face à la Croatie, Didier Deschamps avait choisi d’aligner un trio Tchouaméni-Rabiot-Guendouzi, composé uniquement de profils travailleurs, mais peu créatifs. Résultat : un milieu sans rythme, sans projection ni percussion. Si tous ont déçu, c’est pourtant Guendouzi qui a cristallisé les critiques.
Jean-Michel Larqué a fusillé le joueur sur RMC :
« D’un joueur moyen à l’OM, on en fait un titulaire en équipe de France », avant de poursuivre une litanie sur ses soi-disant lacunes : vitesse, puissance, frappe, jeu de tête… Rien, selon lui, ne le justifie en Bleu. Johan Micoud enfonce le clou sur la Chaîne L’Équipe :
« À chaque fois qu’il avait le ballon, ça allait derrière, et c’est censé être ton créateur du milieu ».
En Italie, le discours est totalement inversé
Recruté par la Lazio en 2023, Guendouzi s’est rapidement imposé comme une pièce maîtresse du onze de Marco Baroni. Il a démarré 29 matchs sur 29 en Serie A cette saison. Un chiffre éloquent. À Rome, le traitement qu’il subit en France laisse perplexe.
L’ancien international Roberto Rambaudi, au micro de Il Tempo, s’indigne :
« Il a montré qu’il était un grand joueur », et appelle à la résilience. Fabio Liverani, ancien capitaine romain, ajoute sur RadioSeiLazio :
« En France, on a même critiqué Mbappé, alors à la place de Guendouzi, je vivrais la situation avec le sourire ».
Un leader respecté, symbole d’une autre école
En Italie, on valorise son volume de jeu, sa régularité, sa mentalité de guerrier. Le patron de RadioSeiLazio, Guido De Angelis, n’hésite pas à l’encenser :
« Pour moi, Guendouzi est le meilleur joueur que la Lazio ait eu ces dernières années », avant de le comparer à Diego Simeone, légende du club.
Une fracture culturelle ?
La France veut du spectaculaire, des profils techniques à la Akliouche, Cherki ou Olise, régulièrement cités comme alternatives. L’Italie, elle, célèbre les joueurs capables d’absorber les coups, de répéter les efforts et de tenir un vestiaire. Guendouzi, joueur de devoir, coche toutes les cases du football italien. En France, il semble simplement hors tempo.
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